Discussion sur les revues de tendance avec Jacques Lucan
Nicole Cappellari, Julien Correira
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Introduction
Le 18 mars 2021, nous organisions en collaboration avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une table-ronde qui s’intéressait à la revue comme outil de formulation et de transfert des théories architecturales et urbaines dans l’après-guerre. Dans le contexte de pandémie liée à la Covid-19, la rencontre s’est faite à distance, l’écran – comme la revue– nous permettant de dépasser les frontières et de réunir un public plus large, venant de divers pays[1]. À l’origine de la réunion se trouvait une double réflexion issue de nos recherches doctorales respectives. D’abord, face à des études lacunaires sur les médias en architecture, comment pouvons-nous élaborer des méthodes de recherche sur la revue en tant que source pour l’histoire contemporaine et en tant qu’objet en soi ? Puis, en partant de l’étude de la revue d’architecture dans les années de l’après-guerre – que l’on peut considérer comme sa «belle époque »– quelle lecture pouvons-nous faire de son évolution jusqu’à aujourd’hui, au moment de la transformation de certaines revues historiques par la digitalisation et l’émergence de nouveaux titres faisant forme de résistance ? L’article ne veut pas se limiter à un compte-rendu de la rencontre mais propose plutôt un approfondissement du débat sur les questions abordées suite au témoignage du 18 mars que nous a accordé l’architecte et théoricien Jacques Lucan, en tant qu’ancien rédacteur en chef de revue.
Notre réflexion part du constat que l’étude historiographique de la revue d’architecture dans le contexte français – où nos réflexions se situent – mérite d’être développé. En retard par rapport au monde anglo-saxon, ce n’est qu’à partir des années 1990, et plus amplement dans les années 2000-2010, que des architectes et des historiens de l’art s’emparent du sujet en France. La “Revue de l’Art”, créée en 1968 André Chastel (1912-1990), consacre en 1990 un numéro aux revues d’architecture. L’historienne de l’art Françoise Hamon, qui dirige ce numéro, souligne l’importance de la revue d’architecture en tant que « source primaire essentielle autant pour la connaissance fondamentale, c’est-à-dire pour l’intelligence des débats doctrinaux, de la diffusion des modèles, de la réception des œuvres, etc. que pour la documentation du patrimoine architectural existant et la gestion raisonnée de son avenir »[2]. Ces aspects multiples véhiculés par la revue sont réunis de façon pionnière par Hélène Jannière dans sa thèse de doctorat concernant les revues françaises et italiennes jusqu’à l’entre-deux guerres, soutenue en 1999[3]. L’architecte et historienne de l’architecture y soutient les liens entre revue et critique, à étudier simultanément. Depuis, des études plus ponctuelles portent sur une revue particulière ou sur le rôle joué par la revue dans la construction théorique : par exemple, en 2010 Jong Wong Lee dédie sa thèse de doctorat sous la direction de Jean-Louis Cohen à la revue française “AMC”[4]; en 2018 Véronique Patteeuw dirige avec Léa-Cathérine Szacka un ouvrage sur l’implication de la revue et de l’exposition dans l’émergence de l’architecture postmoderne[5]. Ainsi, la revue d’architecture devient aussi bien un objet de recherche spécifique qu’une source d’étude essentielle pour la recherche en histoire de l’architecture contemporaine. Cette idée a été évoquée au colloque international Revues d’architecture dans les années 1960-1970: fragments d’une histoire événementielle, intellectuelle et matérielle[6], tenu en 2004 à Montréal.
La centralité de la formulation et de la diffusion de la théorie architecturale et urbaine par la revue nous relie à une deuxième réflexion autour du fonctionnement de la revue d’architecture de l’après-guerre à aujourd’hui. À partir des années 1950-1960, notamment, de nouvelles revues voient le jour, d’autres évoluent, changent de titre et de rédacteur en chef, certaines prennent le parti d’un mouvement architectural et urbain en constituant une équipe éditoriale homogène, d’autres voient se succéder et débattre des articles soutenant des tendances différentes ou opposées. Certaines revues se proposent en tant que véritables « outils de culture »[7] : elles ne se limitent pas à présenter un catalogue de nouvelles architectures mais contribuent à diffuser ou défendre certaines positions intellectuelles et culturelles. Ce type de revue, qualifié par Jacques Lucan de « revue de tendance », joue un rôle central dans le second Vingtième Siècle, notamment, dans la remise en discussion de certaines notions du Mouvement moderne et la présentation d’une critique du façonnement de l’architecture et de la ville par les préceptes de la Charte d’Athènes. Dans quelles mesures évolue le rôle de la revue depuis les années 1950 ? Existent-ils de nouvelles « revues de Tendance » ? Comment le transfert des idées a-t-il évolué avec les enjeux contemporains et le tournant numérique des revues ?
Nous discutons de ce sujet avec Jacques Lucan, architecte, historien, critique et ancien enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville (1979-1998), professeur honoraire à l’École d’architecture de Marne-la-Vallée ainsi qu’à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, rédacteur en chef de la revue française “AMC Architecture Mouvement Continuité” de 1976 à 1988[8] et acteur de la revue “Matières” de 1997 à 2020[9]. Dans les années 1990, Jacques Lucan a également collaboré avec les revues italiennes “Casabella” et “Lotus International”, ainsi qu’avec la XIXème Triennale de Milan au sein du comité scientifique. Il a publié plusieurs ouvrages dont les questionnements couvrent tant la question de l’habitat, les théories et l’histoire de l’architecture des XIXe et XXe siècle que les formes architecturales et urbaines du temps présent[10].
NC+JC | Vous avez connu par votre expérience plusieurs moments de l’histoire de la revue d’architecture, en tant que lecteur, puis rédacteur. Quelles sont pour vous les grandes phases de l’évolution de la revue ?
JL | J’ai été rédacteur en chef d’“AMC” entre 1977 et 1987 et la période était assez homogène. Dans ce moment de la fin des années 70 et du début des années 80 ce qui était particulier sans doute, qui a plus ou plus moins disparu ou qui s’est affaibli, c’est qu’il y avait des revues nombreuses. Je parle de l’Europe essentiellement. En Italie, on avait “Lotus” et “Casabella” à Milan, “Eupalino” et “Controspazio” à Rome, “Parametro” à Bologne. Du côté de l’Espagne, on avait “Quaderns et Arquitecturas bis” à Barcelone, “Arquitectura” à Madrid, une autre revue encore au Pays Basque. Et en France on avait là aussi trois revues qui tenaient le haut du pavé. Enfin deux qui tenaient vraiment le haut du pavé, “L’Architecture d’Aujourd’hui” et “Techniques et Architecture”, et “AMC” la troisième. Certaines de ces revues se sont évanouies. Pour certaines on ne sait pas ce qu’elles sont devenues, elles n’existent plus, ou alors elles sont devenues très confidentielles. Et je crois que l’époque était marquée aussi par le fait que les acteurs des revues se connaissaient, se rencontraient et échangeaient. Il y avait sinon des colloques du moins des réunions montées assez facilement. On se retrouvait tous une fois à Barcelone, une autre fois c’était à Milan, à Paris. Et on discutait. On était dans la même mouvance. Je ne dis pas que les revues étaient d’une seule tendance mais les problématiques qui surgissaient à ce moment-là étaient urbaines. On était dans le même bain, le même univers culturel, où l’Italie était très importante. Donc ce moment s’est achevé, a perdu de son intensité, peut-être à la fin des années 80 ou au début des années 90. Et il n’a, je pense, jamais retrouvé pour les revues cette intensité.
NC+JC | Lors de ce que nous pourrions appeler la « belle époque » des années 1970-1980 vous avez qualifié certaines revues, de « revues de tendance ». Quelles en sont les caractéristiques ?
JL | À l’époque, les revues, assez nombreuses, défendaient, malgré tout, une position, un point de vue sur l’architecture. On va dire très globalement, un point de vue sur l’architecture urbaine. Et dans cette mesure, elles avaient une position, contre l’establishment architectural notamment. C’est ce que j’appelle des revues de tendance. Il y en avait qui étaient plus marquées que d’autres : “Archithese” en Suisse, par exemple, était plus marquée, mais aussi en Espagne à Barcelone “Arquitecturas bis” était plus marquée qu’“Arquitectura” à Madrid. Il y avait des différences mais il y avait comme une espèce de communauté culturelle où on savait de quoi on parlait. On savait ce qu’on défendait, les livres qu’on aimait. Quand je dis tendance, cela correspond aussi au fait que les responsables des revues choisissaient ce qu’ils voulaient publier. Donc à partir du moment où on fait un choix, ce choix est forcément tendancieux. L'objectif, je pense, est alors de rendre compte d’une situation, d’une réflexion sur un certain nombre de thématiques, de problématiques et de choisir des choses jugées intéressantes. Mais dans les choix il y a toujours un risque, pas au moment où l’on choisit de publier mais après. Parfois j’ouvre de vieux numéros que j’ai fait, puis je me dis comment on a pu publier ça ? (Rires)
JC+NC | Et est-ce que ce type de revue a selon vous un avenir ?
JL | Oui et non. Non parce qu’il y a une autre façon de rendre compte de l’actualité aujourd’hui. À l’époque de ces revues il n’y avait pas internet, donc les projets qui étaient publiés trouvaient une manière de se faire connaître, d’être vus, etc. Aujourd'hui, on n’a presque pas besoin de montrer des projets. Il suffit d’aller sur les sites des différents architectes. La nécessité de présenter des projets à travers une publication est moins forte aujourd’hui qu’elle était hier, à mon sens. D'autre part, à l’époque, le comité de rédaction d’une revue pouvait faire appel à une personne, parce qu’il savait qu’elle travaillait sur un sujet intéressant, qu’elle avait fait un travail souvent universitaire sur un sujet que l’on décidait de publier. En dernière instance, la décision était soumise au jugement d’une seule personne : le rédacteur en chef. Aujourd’hui ce n’est plus la même chose avec le système des revues avec calls for papers et peer reviews. Ou alors ce sont des revues de tendance mais où les cercles sont beaucoup plus étroits. Ce sont les revues comme “San Rocco”, “OASE”, “Polygone”, etc. Un groupe de personnes décide de s’autopublier d’abord, puis de faire appel à quelques personnes mais sans la nécessité d’un comité de lecture. Et peut-être est-ce ainsi intéressant de créer une tendance par liens de cooptation, afin qu’il y ait des réflexions qui se rejoignent plutôt que ce soit un feu d’artifice de réflexions, dans lesquelles on se perd. Après, cela ne veut pas dire que ces revues détiennent la vérité, cela veut simplement dire qu'elles développent certains points de vue ou des points de vue un peu liés. Si l’on considère la revue comme champ de réflexion, il faut que les responsables orientent cela par des choix, par des noyaux de réflexion. On ne peut pas simplement se dire que la diversité est la meilleure des choses…
NC+JC | Dans le dernier numéro de “Matières”[11] vous questionnez la place et l’avenir de la théorie dans les revues d’architecture. Ces dernières jouent-t-elles encore un rôle de vecteur de la théorie et de la critique ?
JL | Oui, elles peuvent le faire. Par exemple, si je prends une revue comme “Casabella”, c’est une revue qui publie des projets, qui fait des choix – où il y a peu d’explicitations des choix. De temps en temps il y a un article théorique, mais ce n’est pas ça que l’on pourrait dire être la caractéristique de la revue. Par contre, dans la revue française “d’a” il peut y avoir des articles théoriques quelquefois qui accompagnent des présentations de projets. Au fond, une revue est là pour faire en sorte que la réflexion sur l’architecture demeure et soit vivante. Il existe cependant des revues qui font la promotion d’architectes, et que les architectes vont rechercher car ils savent que c’est leur promotion qui est faite. Par ailleurs, aujourd’hui, Il y a peu de critique architecturale. Quand je parle de critique, il ne s’agit pas simplement de décrire un projet. La critique, je l’ai toujours entendue comme la nécessité d’expliquer, quand on s’intéresse à un projet, pourquoi on s’y intéresse, pourquoi on fait ce choix. Pourquoi on s’intéresse à celui là et pas à un autre. Il faut faire ressortir cet intérêt, faire que la réflexion avance sur un certain nombre de points.
NC+JC | Que pensez-vous du choix des petites revues de tendances de publier des numéros papier, de très bonne facture, alors qu’une diffusion en ligne et sur les réseaux sociaux permettrait de toucher un public plus large à moindre coût ?
JL | La rareté est assez précieuse. Cela veut dire qu’il faut chercher ces revues dont on a entendu parler… Je me souviens, quand j’étais étudiant, “Architectural Design” était une revue dont on entendait parler. À Paris, la seule librairie qui la recevait était Vincent et Fréal ; elle ne la recevait pas régulièrement, et sinon au compte-gouttes. Quand les numéros étaient là, il y avait du bouche à oreilles. Elle circulait alors entre quelques-uns qui étaient intéressés et qui la connaissaient… Donc la rareté pouvait être quelque chose qui intensifiait les réflexions. Est-ce que le fait d’être sur la toile, en ligne, pour tout le monde, est une bonne chose ? Est-ce qu’une revue ne doit pas d’abord construire son public ? C’est-à-dire développer d’abord un certain nombre de questions auxquelles le public va s’intéresser.
Conclusion
Si nous devions retenir les principales idées évoquées par Jacques Lucan dans cet entretien nous pourrions sans doute les synthétiser en quelques points. Tout d’abord la « belle époque » qu’il a connu en tant que rédacteur en chef de la revue “AMC” semble assez homogène et caractérisée par les liens étroits et les échanges intenses entre plusieurs acteurs européens du milieu éditorial de l’architecture. Ce réseau a favorisé l’animation d’une famille de pensée qui portait une attention nouvelle à la ville. Ce point de vue partagé sur l’architecture urbaine à partir duquel se formaient des positions de résistance et de critique des pouvoirs et de la fabrique dominante de l’architecture constitue le fondement des tendances portée par certaines revues. Leurs réflexions présente un intérêt particulier dès lors qu’elles affirment des choix clairs. Si l’intensité du monde éditorial de cette période s’est largement estompée, les revues de tendances ne sont pas complètement sans avenir. Elles ne seront plus nécessairement structurées uniquement autour de la figure du rédacteur en chef mais peut être autour de décisions assumées par de petits cercles de personnes tout aussi animées par la volonté de partager des sujets de réflexions et des choix qui se rejoignent en refusant la logique des publications scientifiques. Ces petites revues peuvent tout autant s’engager dans la voie de la critique en cherchant à expliquer l’intérêt de certains projets et à en analyser les raisons, les logiques de conception et les discours des architectes. La question de leur avenir laisse entrevoir un certain optimisme car la résistance dans laquelle elles s’engagent sur le front des idées qui sous-tendent la production bâtie est tout aussi forte dans le choix de se mettre en marge de flux instantané et ininterrompus d’informations. Le choix de publier peu de numéros et d’accorder une grande importance aux qualités graphiques et plastiques de l’objet imprimé leur confère une certaine aura. Le fait d’appliquer la formule « less is more » et de croire en la valeur de la rareté est certainement un choix vertueux quand bien même la durée de vie d’une revue n’est pas éternelle. De petites revues exigeantes apparaissent et disparaissent régulièrement ce qui crée des mythes et leur assure une forme de survie. Pour creuser les perspectives des revues de tendance d’aujourd’hui il nous semble nécessaire de revenir à une étude historiographique approfondie, capable de mettre en exergue les méthodes, les objets et les objectifs spécifiques à chaque contexte, à chaque époque et à chaque équipe.
[1] La rencontre a été faite en collaboration avec le Centre de recherche HiCSA (Histoire culturelle et sociale des arts) et l’École doctorale 4100 de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Nous avions invité les doctorants Alessandro Benetti (Politecnico di Milano/Université Rennes2) et Loup Calosci (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/ENSA Paris La Villette) en tant qu’intervenants, le maître de conférence Federico Ferrari (ENSA Nantes) en qualité de discutant, et Jacques Lucan comme témoin. Pour voir le vidéo-enregistrement de la table-ronde cf. : https://pantheonsorbonne.zoom.us/rec/share/lXrsYzGpN95p_NhcVuYbUY0UFe2gkcqlNYbpJRz-1Z6btuvV9b1QorTKVCWaIPjQ.vMv3CDQk-wxoQqyF (le mot de passe est : 2S%9q#Ag).
[2] Voir Hamon 1990, 16.
[3] Voir Jannière 1999. La thèse a été publié sous le titre Politiques éditoriales et architecture moderne : l’émergence de nouvelles revues en France et en Italie (1923-1939), Paris, 2002. Elle a écrit aussi des nombreux articles sur la revue, parmi lesquels nous pouvons citer Distilled Avant-Garde Echoes: Word and Image in Architectural Periodicals of the 1920s and 1930s, dans “Architectural Histories”, vol. 4, n°1, 2016.
[4] Voir Lee 2010.
[5] Voir Patteeuw Szacka 2018.
[6] Voir Sornin, Jannière, Vanlaethem 2008.
[7] L’expression est utilisée par Cesare de Seta dans de Seta 1987, 69.
[8] La revue “AMC Architecture Mouvement Continuité” a été créée en 1967 par Philippe Boudon, André Ménard et Alain Sarfati. Tout en étant reliée à la SADG (Société des architectes diplômés par le gouvernement), la revue joue un rôle majeur dans le renouvellement de la théorie et de la critique architecturales et urbaines en France suite à l’éclatement du secteur architecture à l’École des Beaux-Arts en 1968. Elle devient pionnière, aussi, dans le transfert d’idées et de réflexions internationales. Elle s’impose vite comme une revue de référence dans le panorama français, à côté de revues historiques telles que “L’Architecture d’Aujourd’hui” (créée en 1930) et “Techniques & Architecture” ( créée en 1941). Jacques Lucan devient, d’abord rédacteur en 1976, puis co-rédacteur en chef avec Patrice Noviant de 1976 à 1981 et, ensuite, seul rédacteur en chef au moment du rachat de la revue par Le Moniteur, jusqu’en 1988.
[9] La revue “Matières” a été créée en 1997 par un groupe d’enseignants de la faculté Environnement naturel, construit et architectural au sein de l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne). Publié annuellement, la revue cherche aussi bien à nourrir le débat contemporain et à la théorie architecturale que présenter certains projets et réflexions faits à l’École.
[10] Parmi ses ouvrages principaux, nous pouvons citer : Paris des faubourgs : formation, transformation... : exposition au Pavillon de l’Arsenal, Paris, octobre 1996-janvier 1997, Paris, 2005 ; France, architecture 1965-1988, Paris/ Milan, 1989 ; OMA - Rem Koolhaas : pour une culture de la congestion, Paris/ Milan, 1990 ; Architecture en France : 1940-2000 : histoire et théories, Paris, 2001 ; Composition, non-composition : architecture et théories, XIXe-XXe siècles, Lausanne, 2009 ; Précisions sur un état présent de l'architecture, Lausanne, 2015 ; Habiter : ville et architecture, Lausanne, 2021.
[11] Discussion entre Jacques Lucan, Martin Steinmann et Bruno Marchand dans Lucan, Steinman, Marchand 2020, 22-25.
Références bibliographiques
- Hamon 1990
F. Hamon, Les revues d’architecture, “Revue de l’Art”, 89, 1990. - Jannière 1999
H. Jannière, Représenter et diffuser l'architecture moderne : les revues françaises et italiennes, 1923-1939, thèse de doctorat en Histoire de l’art sous la direction d’Hubert Damish, EHESS, soutenue en 1999. - Lee 2010
J.W. Lee, Un territoire de l'architecture : AMC et le renouveau de la culture architecturale en France (1967-1981), thèse de doctorat en architecture sous la direction de Jean-Louis Cohen, Université de Paris-Est, soutenue en 2010. - Lucan, Steinman, Marchand 2020
J. Lucan, M. Steinman, B. Marchand, La théorie en question, in Matières, Lausanne, 2020, 22-25. - Patteeuw Szacka 2018
V. Patteeuw, L-C. Szacka (eds.), Mediating Messages: On the Role of Exhibitions and Periodicals in Shaping Postmodern Architecture, London, 2018. - Sornin, Jannière, Vanlaethem 2008
A. Sornin, H. Jannière, F. Vanlaethem (eds.), Architectural periodicals in the 1960s and 1970s: towards a factual, intellectual and material history, proceedings of the international colloquium held on 6-7 May 2004 at the Canadian Centre for Architecture (CCA) in Montréal, Montréal, 2008.
This article proposes to revisit the roundtable organised on March 18th, 2021 at the University of Paris 1 Panthéon Sorbonne by Nicole Cappellari and Julien Correia on the subject of architectural journals as a tool for the production and dissemination of architectural and urban theories between 1950 and 1980. The idea here is to extend the testimony offered by the French architect, historian and theorist Jacques Lucan on his experience as editor-in-chief of several journals, including “AMC” (1977-1987) and “Matières” (1997-2020), through an interview based on specific questions. The idea to put the history of the architectural journal over the last forty years into perspective by trying to highlight its main phases of evolution from what we call the belle époque to the recent digitisation of certain publications and the massification of social networks. We will also try to characterize the idea of a revue de tendance more precisely and better understand its relevance for our time. The role of journals as a laboratory and a channel for theory in the making will also be discussed. Finally, we will identify the causes of the editorial slowdown since the end of the 1990s by contrasting it with the optimism, resistance and committed regular creation of little magazines and committed journals.
Keywords | Architecture Mouvement Continuité; Architectural Debate; Tendency Journals.
Per citare questo articolo / To cite this article: Nicole Cappellari, Julien Correira, Discussion sur les revues de tendance avec Jacques Lucan, “La Rivista di Engramma” n. 188, gennaio-febbraio 2022, pp. 267-276 | PDF dell’articolo