ANONIMO (1550)
Luciano, "Calumniae non temere credendum", traduzione anonima, in La Confusion des faulx rapporteurs, mesdisans et calumniateurs par Lucien, Lyon, s.d. [1550?]
A coste droit estoit ung homme dapparence ayant les aureilles fort longues comme lon dit que estoit celles de Midas. Cestuy cy estendoit la main de soing a Calumnie qui venoit vers luy et a lentour de luy y avoit deux femmes assez mal en ordre cestoit Ignorance (ce me semble) et Suspecon. En tel arroy Calumnia le venoit trouver cheminant en grande diligence et estant curieusement parce que laquelle declaroit assez à la facon de son visage et à la grace du corps quelle dissimuloit une cruelle raige et merveilleuse freconceue et cachée dedans son enflamme courage et en la main gauche elle tenoit ung flambeau ardent et la droicte elle tiroit après elle par les cheveux ung jeune homme cryant et tendant les mains au ciel et appellant pitieusement les dieux immortels à son ayde. Devant elle marchoit une femme palle et deffaicte qui sembloit bien à la devoir estre de mauvaise sorte; vray est quelle avoit la veue fort aigué et penetrante; mais au demeurant elle estoit du tout pareille a ceulx que son veoit par langeur et maladie secrette setcher sus les pieds eil est ayse a iuger que estoit Envie. Davantage après Calumnie venait ung nombre de femmelettes qui luy tenoient compagnie et la suyvoient par tout le servant de lenhorter de la parer. Celuy qui deschiffront paincture disoit que cestoient Machinations et Tromperies. Sur la fin derrière toutes cesdictes femmes venoit tout bellement la pouvre destrée Repentance habille de deuil laquelle tournant sa teste en arriere attendoit pour acceuillir avecques larmes et honte la tadive verite qui venoit de loing tout bellement.