DANDRÉ-BARDON (1765)
Michel Dandré-Bardon, Traité de la peinture 1,97, Paris 1765
On y voyoit la Crédulité avec des grandes oreilles, assise entre l'Ignorance et le Soupçon. Elle tendoit les mains à la Calomnie qui s'avançoit vers elle. Cette Furie sous la figure d'une belle femme, ornée de riches atours étoit placée au milieu de la composition. Son visage enflammé respiroit la colere et la rage. De la main gauche elle tenoit un flambeau ardent, et de la droite elle traînoit l'Innocence par les cheveux. L'Envie le precedoit, accompagnée de l'Embûche et de la Flatterie, qui paroissoient ajuster ses ornements. Le Repentir suivoit de loin, vêtu d'habits noirs et déchirés: il détournoit la tête; ses yeux étoient baignés de larmes, et la honte étoit imprimée sur son front. Dans cette attitude il sembloit recevoir la Vérité, qui s'avançoit lentement sur les pas de la Calomnie.